#1 04-04-2009 21:01:11

cedver
Ancien élève Master
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Modulations

Hello,

Question à Jean-Luc:

Les modulations que nous utilisons à polyphonies (en tout cas jusqu'au cours 47 que j'effectue actuellement), sont toutes engendrées par les accords V ou VII. Les analyses de modulations que nous faisons sont donc aussi basées sur ces accords.

Cependant, j'ai remarqué qu'il existait d'autres façons d'analyser et de créer des modulations:
voici 2 exemples tirées du Wikipédia, dans la partie Modulation:

http://upload.wikimedia.org/wikipedia/f … alites.png
http://upload.wikimedia.org/wikipedia/f … sition.png

Selon cette autre méthode, on peut analyser une modulation à partir de tout accord. En fait, dès qu'on remarque une nouvelle tonalité, sans que ça soit forcément les accords V ou VII. On y partle d'accords de transition, accords-pivots, ou alors qu'on peut moduler à partir d'un accord commun aux 2 tonalités, ou à partir d'un accord avec 2 notes communes aux 2 tonalités.

Ca paraît plus pratique lorsque l'on compose. Par exemple, si l'on veut passer de DoM à RéM, on pourrait écrire un accord I en DoM do-mi-sol, suivi de I en RéM ré-fa dièse-la, et l'analyser comme I DoM - I RéM. Or, selon la méthode Polyphonies, on analyse I DoM - V SolM.

Pouvez-vous m'expliquer ces différentes façons de procéder?
Merci d'avance.

Dernière modification par cedver (05-04-2009 14:53:28)

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#2 06-04-2009 09:26:26

Jean-Luc
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Re: Modulations

Les théories en musique ne manquent pas, notamment concernant  modulations et tonulations, il y en a d'autres que celles-ci.

Quelques remarques, tout d'abord:
l'imprécision des termes utilisés ici, on appelle modulation changement de mode ou de ton sans faire de distinction alors qu'il y a un ne grande différence entre changer e tonalité et rester dans la même tonalité et changer de mode
Dans notre formation, nous apprenons à tonuler en analysant des œuvres musicales. Pour le second exemple, j'aurai bien aimé que l'on me présente un exemple extrait d'une pièce d'un grand compositeur et non pas inventé par un théoricien. Dans toutes les pièces que vous avez abordées, avez déjà rencontrées des tonulations avec la cadence plagale comme dans celle qui figure dans le second exemple? Je peux vous certifier que vous ne rencontrerez  dans  aucune des pièces qu'il vous reste à aborder.
Il n' y a pas de règle en musique. Le langage musical classique et contemporain, toujours en évolution, a été élaboré lentement sur des siècles par des générations de compositeurs. Est il précisé dans ces exemples, à quelle époque ceux-ci sont rattachés. Par contre, vous savez que vous travaillez dans un langage contemporain de celui de Bach; Mais vous pourrez constatez d'ici la fin du niveau IV que celui-ci évoluera énormément. Énoncer des règles sans tenir compte de ce constat équivaut  à créer des dogmes Ce n'est pas la vocation de Polyphonies. smile


Pour revenir à la théorie présentée par ces exemples, celle-ci  est peut-être valable dans la tête de celui qui écrit ces accords mais elle ne tient plus lorsque l'on se met à la place de l'auditeur, pour lequel il n'est possible de percevoir ces tonulations virtuelles.

Prenons le premier exemple:
Imaginez que le morceau s'arrête au troisième accord. Vous ne pouvez pas analyser ce dernier accord en sol majeur. En effet, l'auditeur ne perçoit la tonulation qu'à partir du moment où une note caractéristique du mode ou de la tonalité apparaît, en l'occurrence ici, la sensible de sol majeur, fa#. Lorsqu'il entend le fa#, l'auditeur ne va pas se dire « Ah! Je suis en sol majeur, l'accord précédent était donc aussi en sol majeur et il s'agissait par conséquent d'un accord IV! » smile . La perception de la musique et donc son analyse (mais pas son écriture) dépendent du temps qui s'écoule.

Analyser un accord dans une tonalité ou un mode qui n'existe pas encore est un non-sens. Il faut rester logique en écriture et se fier aux œuvres des grands compositeurs plutôt qu'aux théories des spécialistes en théorie.

En fait dans cet exemple, on quitte do majeur avec l'accord Ia dont les notes constitueront un accord IV en sol majeur. Mais cet accord est en do majeur et non pas en sol majeur. Vous pouvez l'appeler comme vous voulez, accord de transition, accord préparatoire mais il sera toujours dans la tonalité initiale.


Pour joindre une image à votre message, envoyez la par mail à images[at]polyphonies.eu au format jpg ou png.

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#3 06-04-2009 20:34:50

cedver
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Re: Modulations

Merci pour cette réponse qui m'éclaircit les choses big_smile

Je comprends très bien en ce qui concerne la perception de l'auditeur et l'analyse: on reste dans le ton initial jusqu'à ce que l'oreille perçoive le changement. Logique, en effet.

Mais qu'en est-il lorsque l'on écrit?
Si l'on veut tonuler à un certain moment, doit-on forcément passer par un accord V ou VII à ce moment-là.
Par exemple, si j'écris une mélodie en DoM commençant par un accord I do-mi-sol, et que je veux ensuite écrire la même mélodie un ton plus haut, puis-je écrire directement en RéM et commencer par l'accord I ré-fadièse-la?

Dans ce cas, l'analyste ou l'auditeur interprètera ou percevra cela comme l'accord V de SolM... malgré le fait qu'il s'agisse de la même mélodie transposée, clairement identifiable?

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#4 07-04-2009 09:16:51

Jean-Luc
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Re: Modulations

En théorie, C'est vrai smile

Mais il y a eeffet un élément nouveau que vous ajoutez ici : c'est la mélodie. l'auditeur perçoit plus ou moins rapidement l'imitation de la mélodie initiale. Dès les premiers intervalles de celle-ci, il la reconnait; et peut considérer ré comme la nouvelle tonique et c'est quand do#, sensible de ré majeur arrivera que sera levée toute ambigüité.
Vous trouverez une excellente illustration de  cette question dans le menuet de Bach du cours 42: le ton initial est do mineur, l'exposition se termine en mib majeur. lors de la reprise, les premières notes sont perçues en mib majeur puisque l'on a encore en tête la cadence parfaite. il faut donc la reconnaissance du thème (plus ou moins rapide chez les auditeurs) et l'arrivée de la sensible pour percevoir le do mineur initial.

j'espère avoir clairement répondu à votre question smile


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#5 07-04-2009 09:41:20

cedver
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Re: Modulations

Oui, c'est clair.
Merci.

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