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Réaliser ses travaux d’écriture à l’aide d’un éditeur de partitions (II)

Après les généralités de l’article précédent, entrons maintenant dans le vif du sujet. Nous abordons en effet la réalisation des exercices d’harmonie avec l’éditeur de partitions Finale. En suivant pas à pas mes indications, vous devriez être en mesure de réaliser à la fin de cet article, vos exercices d’harmonie avec la meilleure mise en page possible. Lire l’article

Présenter un exercice d’harmonie avec Finale

Créer un gabarit
- Nous allons commencer par créer un gabarit qui nous servira pour tous nos exercices d’harmonie et sur lequel nous nous baserons également pour réaliser nos exercices de contrepoint. Prenez l’habitude de créer des gabarits adaptés à vos différents besoins. Ouvrons donc un nouveau document dans Finale avec le créateur de documents. L’instrument choisi sera le piano (sans nom) [1]. Enregistrons ce document au format .MUS avec un nom de fichier qui vous permettra de le retrouver facilement.
- C’est une règle dont on peut tenir compte pour l’ensemble des modules enseignés en écriture : il faut faire tenir chaque exercice sur un système [2] Les chants donnés de nos exercices d’harmonie peuvent comporter jusqu’à 22 notes. Il est tout à fait possible qu’elles puissent tenir sur une seule ligne. Pour y parvenir, nous disposons de deux moyens : réduire l’échelle de la portée et placer un maximum de mesures par ligne.
- Le menu « Outils/mise en page » [3] va nous permettre d’utiliser au mieux l’espace graphique de notre partition en déplaçant les marges. Cliquez sur ce menu. Les marges du document apparaissent en traits pointillés. A leur extrémité figurent des petits carrés que l’on appelle des poignées. Avant de les déplacer, choisissez « afficher règles » dans le menu « affichage » A l’aide votre souris, vous pouvez déplacer maintenant les marges gauche et droite à environ 1 cm du bord. Vous pouvez constatez que la portée s’est légèrement agrandie. Toutefois, on constate que le premier système est un peu décalé sur la droite. Vous pouvez l’aligner sur les autres en le faisant coïncider avec la marge gauche.
- Réduisons maintenant l’échelle des portées en sélectionnant le menu « outils/ réduire-agrandir ». Si l’on clique sur une des portées, une fenêtre apparaît. On indique l’échelle de réduction dans le champ correspondant : 90% ou 85%. On vérifie aussi que le bouton « du système 1 à la fin du document » soit sélectionné.
- Les deux portées du système sont trop éloignées l’une de l’autre. Sélectionnons le menu « Outils/portée ». Des poignées apparaissent au début de chaque portée. Nous pouvons faire glisser vers le haut la poignée de la portée inférieure (en clé de fa) d’environ 8mm.
- Réalisons enfin une dernière opération de mise en page. Dans le menu « Outils/mise en page », sélectionnons « Espacer régulièrement les systèmes » et choisissons l’option « 5 systèmes par page ». N’oublions pas d’enregistrer régulièrement notre fichier.
- Avec l’outil Texte (outils/texte), nous pouvons placer tous les éléments identifiant votre série d’exercice (nom, prénom, id, etc..). Lorsque l’on sélectionne cet outil, un nouveau menu défilant apparaît à droite du menu « outils ». C’est le menu « texte ». Avant d’écrire quoique ce soit, on sélectionne une police dans ce menu. Si l’on clique à un endroit de la page, un champ apparaît et l’on peut y entrer le texte avec la fonte souhaitée. Celui-ci étant saisi, on clique à côté sur la page. Le texte est alors pourvu d’un poignée qui nous permettra de le déplacer à n’importe quel endroit de la page.
- Les deux champs « titre » et « compositeur » sont inutiles. Il suffit de cliquer sur leur poignée et de les supprimer. Notre gabarit est prêt pour servir à n’importe quelle série d’harmonie et servira comme base pour ceux du contrepoint. On enregistre avec précautions ce premier gabarit.

Premier exercice d’harmonie
- Comme valeur métrique pour les chants donnés de ces exercices, nous pouvons indifféremment choisir la ronde la ronde ou la blanche. Je vais utiliser la blanche pour vous apprendre à réaliser des exercices en utilisant une fonctionnalité intéressante de Finale : les « couches ». Elle permet d’écrire deux lignes mélodiques ou plus sur chaque portée ce qui sera indispensable en contrepoint.
- Première étape, la copie du chant donné. Pour notre exemple, je vais choisir les exercices de la série « harmonie 1a ». Commençons donc par recopier le premier CD en blanches [4]. Tout d’abord, on vérifie que la « palette entrée simple » soit bien sélectionnée dans le menu « Fenêtre ». Celle-ci permet de choisir les valeurs métriques des notes, les altérations, le point après la note, le triolet et les ornements. Après avoir sélectionné la blanche dans cette palette, nous pouvons copier notre CD. Si l’on revient au mode "affichage/mode plan", on constate que la ligne mélodique tient sur deux systèmes, soit 7 mesures. Pour le faire tenir sur un seul système, nous revenons au menu « Outils/mise en page » et sélectionnons « Forcer les mesures ». Une fenêtre apparaît. On indique le nombre dans le champ « verrouiller avec ... mesures par système » et surtout, on n’oublie pas non plus de remplir le champ « modifier : mesures ... à ... ». Ici, on saisit « mesures 1 à 7 » après avoir cliqué sur le bouton radio correspondant. Notre champ donné tient maintenant sur une seule ligne.
- Seconde étape, la saisie de la ligne de basse et des voix intermédiaires. Au bas gauche de la fenêtre de Finale, figurent les chiffres 1,2,3,4. Ce sont les quatre couches disponibles dans Finale. Elles permettent de travailler de manière polyphonique avec l’éditeur. Ainsi, sans le savoir vous avez utilisé la couche 1 pour copier votre cd. S’il y a quatre mélodies sur deux portées, on placera la voix supérieure de chaque portée (soprane et ténor) en travaillant sur la couche 1. Les deux voix inférieures (alto et basse) seront placées en sélectionnant la couche 2. A noter que pour bien visualiser les couches, celles-ci ont une couleur différente. Nous allons donc écrire maintenant notre ligne de basse après avoir sélectionné la couche 2. Les voix intermédiaires figurent la plupart du temps sur la portée supérieure. Nous allons donc les placer sous le soprane après avoir au préalable sélectionné également la couche 2 [5]. On peut redessiner l’écran en appuyant simultanément sur les touches « control-D ». Les hampes du chant donné sont automatiquement orientées vers le haut et celles des voix intermédiaires vers le bas ce qui est la présentation souhaitable. Si l’on est amené à placer une ou deux notes intermédiaires sur la portée inférieure, il faudra sélectionner la couche 1 [6]. On peut résumer ainsi l’emploi des couches : la couche 1 sert à écrire les mélodies des voix supérieures de chaque portée et la couche 2 celles des voix inférieures.
- Plaçons maintenant les degrés des accords avec l’outils « Paroles » qui se trouve dans le menu « Outils/paroles ». On peut aussi cliquer sur l’icône représentant une plume. Avant d’écrire les degrés sous la basse, on sélectionne la couche 2. On place ensuite le curseur sous la première note de basse et après un petit clic, on écrit le 1er degré, I. Il suffit ensuite de cliquer sous chacune des notes et de placer les degrés correspondants.
- On écrit enfin les positions des accords avec l’outil « Texte » (outils/texte). Avant de cliquer à l’endroit où il faut saisir le premier chiffre, on vérifie dans le menu « texte » que l’option « assigner à la barre de mesure » soit activée. Les chiffres peuvent être ensuite déplacés à volonté avec la souris pour être convenablement alignés.

Exercices dans les autres tonalités
- Nous pouvons passer maintenant à l’exercice suivant. Il comporte une altération puisqu’il est en sol majeur. On sélectionne le menu « Outils/tonalités » et l’on clique sur la première mesure de l’exercice n°2, celle qui reçoit l’altération. On sélectionne 1# puisque l’on est en sol majeur.
- Dans le menu « Options/options du document/ tonalités », l’option « affichez une tonalité de précaution en fin de système » ne doit pas être sélectionnée. Cela évitera que le logiciel place automatiquement le # à la fin de l’exercice n°1.
- On écrit le chant donné avec la couche 1, puis la basse et les voix intermédiaires avec la couche 2. Les chiffrages sont placés comme précédemment avec l’outils « Paroles » pour les degrés et l’outil « Texte » pour les positions.

Finaliser la présentation
- Il n’y a pas de barre de mesures dans nos exercices. Nous allons les masquer à l’aide du menu « Plugs-in/attributs globaux de portée ». Dans la fenêtre qui apparaît, les cases « barres de mesures », « numéros de mesure » et « indications de mesure » ne doivent pas être cochées. Dans cette fenêtre, on peut également masquer les silences dans les mesures vides.
- Pour représenter les traits de cadence, il est possible d’imprimer la page et de les y reporter manuellement. On peut également utiliser l’outil « Lignes avancées ». Les traits droits seront dessinés avec l’outil « ligne » et les trait ondulés avec l’outil « glissando ». Pour que le mot glissando n’apparaisse pas avec le trait ondulé, il faut le paramétrer dans le menu « Lignes avancées/options de lignes avancées ». Dans cette fenêtre, le style de ligne « glissando » doit être sélectionné. On clique ensuite sur le bouton « sélection » et l’on choisit le trait ondulé sans le mot « glissando ». Je vous conseille d’effectuer une fois pour toutes ce réglage dans votre gabarit.

Exporter les documents au format gif

La page d’exercice étant entièrement réalisée, vous pouvez l’exporter au format TIFF. Pour cela, il faut aller dans le menu « Outils/outils avancés/graphique ». Dans le menu « Graphique » qui apparaît maintenant à la droite de « outils », on sélectionne « Exporter les pages ». Ici, on peut choisir une résolution de 300. Elle génère en effet des documents avec une taille qui convient idéale pour une correction à l’écran. N’oubliez pas bien sûr d’enregistrer votre document Finale :). Il faudra ensuite convertir le fichier TIFF en jpg ce que fait très bien un logiciel comme Paint, présent sur Windows.

Ce travail peut paraître à première vue un peu long et fastidieux mais si vous procédez toujours de la même façon, vous constaterez que l’on peut recopier et bien présenter très rapidement un exercice ou une partition.

Si vous voulez éviter de reporter toute l’analyse avec Finale, ce qui est le plus long, vous pouvez ne saisit que les notes, imprimer la page et reporter l’analyse au crayon.


Article précédent : Réaliser ses travaux d’écriture à l’aide d’un éditeur de partitions (I)


Notes

[1] Je ne donne que les indications nécessaires lors de l’ouverture d’une fenêtre Finale.

[2] un système est l’équivalent d’une ligne pour un groupe de portées. Ici, notre système comporte deux portées.

[3] Vous pouvez faire apparaître les icônes de ces différents outils dans le menu « Fenêtre/ palette principale » si celui-ci n’est pas affiché par défaut dans votre programme. On accède plus rapidement aux outils en cliquant sur les icônes correspondantes.

[4] Pour saisir la musique avec Finale, je vous conseille de changer le mode d’affichage en sélectionnant le menu « affichage/ mode défilement ». La copie y est plus aisée. Pour tout ce qui concerne la mise en page, il faut revenir au menu « affichage/mode page ».

[5] Puisque ce sont les voix les plus basses de la portée supérieure

[6] Dans ce cas en effet, ce sont les voix les plus hautes de la portée inférieure.

    Jean-Luc KUCZYNSKI
    Jean-Luc KUCZYNSKI est compositeur et professeur de composition musicale depuis 1988 aux ACM et depuis 1999 à l’école d’écriture et de composition Polyphonies.
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