Forum des élèves de Polyphonies, école à distance d'écriture musicale et de composition.
Vous n'êtes pas identifié.
Bonjour Jean-Luc,
Dans votre correction du passage ci-dessous d'un des commentaires de l'exposition de la sonate en do m, vous insistez à deux reprises sur le fait que l'utilisation à deux mesures d'intervalle d'une imitation du schème à la même hauteur ne gêne pas dans le langage de Beethoven, même au contraire ajoutez vous.
Pour situer le contexte aux lecteurs du forum, je ne voyais pas quelle modification apporter à la mesure indiquée "Coda" pour ne pas avoir un intervalle supérieur à l'octave entre les deux voix main gauche sans remettre globalement en cause l'écriture de ce commentaire. C'était sans compter avec cette solution à laquelle je n'avais pas pensé mais que j'aurais autocensurée (eu égard notamment au travail d'écriture fait sur les oeuvres de Bach).
Pouvez vous préciser pourquoi elle n'est pas gênante ici, même au contraire ?
Bien à vous
Pascal
Hors ligne
Bonsoir Pascal,
Dans la vidéo du cours 40, il est présenté l'exemple de l'exposition de l'allegro de la 6ème symphonie de Beethoven. On y voit que le compositeur n'hésitait pas à user fréquemment de répétitions par imitation semblable des schèmes.
Ce n'était pas courant dans le style de Bach, mais Mozart, Haydn et Beethoven semblent ne pas s'être privé de cette possibilité expressive.
La musique répétitive n'a pas attendu le XXème siècle pour s'exprimer ... enfin, là j'exagère un peu.
Hors ligne
Vous avez tout à fait raison, Didier. Beethoven, plus que Mozart encore ou même Haydn, n'hésitait pas à recourir aux répétitions dans ses pièces, et entre autres dans ses symphonies. C'est vrai également dans ses sonates. Pour cette raison, il n'était pas incongru d'avoir cette répétition de schèmes dans l'esprit de l'écriture de Beethoven.
Hors ligne
Merci beaucoup Didier et Jean-Luc pour vos réponses
Vous citez fort justement Didier l'exposition de la symphonie pastorale de Beethoven comme exemple de répétition d'un même schème.
Toutefois comme on s'en rend compte si on se plonge dans la reproduction ci-dessus, il s'agit là de répétitions qui trouve à mon sens pleinement leur justification vis-à-vis de l'expression musicale : changez une seule note et l'équilibre du tout sera amoindri.
J'ai par contre le sentiment que, dans le cas de mon exemple, la ligne mélodique idéale de la voix de ténor est celle proposée initialement (avec cependant comme défaut en terme de difficulté technique son intervalle de 9ème avec la basse). A contrario la modification qui permet de s'affranchir de cette difficulté (et qui entraîne la répétition isolée du schème dont nous parlons) me semble être un choix par défaut mais peut-être suis je trop perfectionniste
Hors ligne
On n'est jamais trop perfectionniste en composition musicale
C'est vrai que la répétition a tout son sens dans cette symphonie de Beethoven. Mais l'ordre des imitations du schème d dans votre pièce en a un également. Prenez la première note de chaque imitation et vous obtenez un mouvement musical intéressant/ Ces premières notes sont sol-sib-lab-sol-fa. Un bon interprète mettrait en valeur ce mouvement mélodique en appuyant légèrement ces premières notes. Il ne s'agit pas ici d'une simple répétition de schèmes comme dans la 6ème symphonie.
Hors ligne
Très éclairant Jean-Luc
Cf.
"Prenez la première note de chaque imitation et vous obtenez un mouvement musical intéressant/ Ces premières notes sont sol-sib-lab-sol-fa. Un bon interprète mettrait en valeur ce mouvement mélodique en appuyant légèrement ces premières notes"
Tout est là en effet : c'est ce que je fais moi-même quand je repère de telles mouvements mélodiques au milieu de la polyphonie d'une pièce pour piano ! Dans un autre type de répertoire, je me régale en ce moment avec un Intermezzo de Brahms (polyphonie très fouillée) et des préludes de Scriabine (elle l'est tout autant)
Pascal
Hors ligne
En effet, tout est là
Hors ligne
Pages: 1