Forum des élèves de Polyphonies, école à distance d'écriture musicale et de composition.
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Bonjour Jean-Luc,
Dans l'aide aux exercices du cours 26, j'ai été surpris de voir la cadence IIIa - Ia dans le premier exemple. Mais, je me suis dit que si elle se trouve là, c'est qu'elle a certainement sa raison d'être. Aussi, je me demandais si cet enchaînement est considéré comme une cadence ou bien comme une progression harmonique? Et quelles sont ses conditions d'utilisations en tant que cadence?
Merci d'avance pour votre réponse.
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L'enchaînement IIIa-Ia est une cadence sous-plagale au même titre que l'enchaînement III-I. Le qualificatif "sous plagale" nous indique que l'effet cadentiel (chute) y est moindre encore que dans la cadence plagale, pourtant déjà faible mais il s'agit quand même d'une cadence. Cette articulation cadentielle étant très faible, elle sera peu employée comme fonction cadentielle en composition.
Je rappelle que c'est la relation entre les degrés qui détermine la cadence. La position ou le renversement des accords atténuent ou renforcent l'effet cadentiel mais ne le déterminent pas.
La cadence repose donc avant tout sur la relation des degrés à la tonique, au sein même du mode. Historiquement d'ailleurs, l'élaboration d'accords sur ces degrés s'est produite dans un second temps. Les cadences structuraient déjà les antiennes et les cantiques de plain-chant (chant grégorien) bien avant que les premiers accords à 3 sons n'harmonisent une mélodie.
La tonique est la position de repos dans le mode. A chaque fois qu'un degré effectue un retour à la tonique se produit un effet de chute. Selon les degrés et les modes, celui-ci sera plus ou moins important. Dans notre mode majeur (ou son dérivé le mineur harmonique), la relation V-I a l'effet de chute et donc cadentiel le plus important d'où le nom de cadence parfaite. L'articulation VII-I y est très forte également car elle repose sur la relation sensible-tonique. Les relations cadentielles s'atténuent ensuite avec IV-I, cadence plagale (plage) et III-I, cadence sous plagale. Il reste deux articulations dont l'effet cadentiel est inexistant, II-I et VI-I. C'est la raison pour laquelle on les appelle des fausses-cadences et que l'on ne les emploie pas en écriture classique.
Il nous reste deux cadences qui ne reposent pas sur la relation à la tonique et n'amènent pas de repos. Elles ne sont donc pas conclusives mais suspensives. Il y d'abord la cadence imparfaite (ou demi-cadence) dans laquelle la phrase s'achève en suspens sur le degré V, la dominante. Et enfin, la cadence rompue (ou évitée) qui repose sur une articulation V-VI. Cette dernière cadence est venue plus tard avec l'harmonisation des degrés.
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Jean-Luc a écrit:
Et enfin, la cadence rompue (ou évitée) qui repose sur une articulation V-VI. Cette dernière cadence est venue plus tard avec l'harmonisation des degrés.
Bonjour,
L'articulation V-IV est-elle aussi une cadence rompue, ou est-ce uniquement l'enchaînement V-VI ?
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Il n'y a pas d'articulation V-IV de fait. Le degré V indique la cadence imparfaite et le degré IV un début de phrase.
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Jean-Luc a écrit:
Il n'y a pas d'articulation V-IV de fait. Le degré V indique la cadence parfaite et le degré IV un début de phrase.
Un petit lapsus calami, professeur ? Je suppose que vous pensiez "imparfaite" ici...
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