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COURS 41 : COMPOSITION L’INVENTION A 2 VOIX


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Jean-Sébastien BACH : Invention à deux voix en do majeur BWV 772

Pour aborder cette première pièce, l’invention à deux voix en do majeur de Bach, je vous conseille de procéder comme nous le faisions en cours de schème avec des préparations schème / contres-schème. Écrivez au brouillon le sujet et son contre-sujet avec les chiffrages et l’harmonie, puis le renversement de cette proposition, puis enfin son imitation contraire et son renversement avec toujours les chiffrages et l’harmonie. Ainsi vous pourrez vous référer à cette préparation tout le temps de l’écriture de la pièce.

En effet, lorsque vous aurez trouvé le sujet et le contre-sujet qui vous conviennent, vous les conserverez comme un bloc indissociable durant toute la pièce sans modification de l’un ou l’autre, hormis l’intervalle libre.

Analyse mélodique du sujet

La première chose à faire après avoir écrit votre sujet est d’effectuer son analyse mélodique : équilbre, sujet identifiable modalement, position de la tonique, relation sensible-tonique, mouvement mélodique, etc..

Rythmique de l’allemande

La rythmique de l’allemande comme celle des danses en général repose sur des figures métriques régulières. Ici, nous sommes donc à la croche et il est donc préférable de n’utiliser que des doubles croches dans le sujet. On pourra utiliser la triple croche dans les codas. On évitera donc des figures comme la croche pointée ou la note ponctuante.

Elaboration du sujet

Evitez les intervalles disjoints dans le sujet. Si Bach n’a pas jugé bon de dépasser la tierce, ne vous faites pas plus royalistes que le roi :), évitez donc quartes et quintes qui seraient d’ailleurs ingérables. Contrôlez aussi le mouvement mélodique du sujet. Il se retrouvera par imitation dans toute la pièce

Elaboration du contre-sujet

Le contre-sujet doit être différent du sujet pour que l’on puisse facilement les identifier. Il n’a pas le même rôle non plus. Ses figures doivent être plus simples : les croches suffisent largement. Les double-croches seront difficiles à utiliser d’un point de vue du contrepoint et seront trop proches du sujet.

Tonalité de départ

L’exercice se réalise dans la même tonalité que celle de la pièce abordée. On conserver ensuite le même parcours tonal. C’est indispensable pour bien comprendre et assimiler les tonulations et modulations du modèle. En fin de niveau III et en niveau IV, les pièces seront plus libres de ce point de vue.

Les divertissements

- Dans ces exercices, il faut reprendre entièrement les structures thématiques de la pièce. Un divertissement est un développement dans lequel on applique une technique d’imitation bien caractéristique. Dans le premier divertissement de l’exposition, on devra retrouver les quatre imitations sujet / contre-sujets en mouvement contraire (ou semblable si cela convient mieux). Si vous choisissez un intervalle d’imitation, il faut l’appliquer à toutes les imitations. L’intervalle d’imitation n’est pas nécessairement le même que dans le modèle mais on doit retrouver la même logique. En fait tout ce que vous avez appris dans les cours de contre-schème va resservir ici.

- Certains divertissements reprennent entièrement des divertissements précédents. C’est le cas avec le 2ème divertissement du développement. Celui-ci est construit à partir d’une imitation semblable du 1er divertissement de l’exposition et avec un renversement des deux voix. Cette structure devra être reprise après avoir choisi la note de départ du premier schème. Les tonulations se feront en fonction des mélodies des deux voix. Cette technique de reprise est souvent utilisée en écriture baroque. Il est donc intéressant de la reprendre. Si le divertissement est réussi dans l’exposition, il le sera nécessairement aussi dans le développement. Analysez attentivement cette reprise en imitation : A la basse, elle va jusqu’au 3ème divertissement du développement. En effet, celui-ci est également une reprise, celle du 2ème divertissement de l’expo, puisque la basse reprend la voix supérieure jusqu’à la moitié de la dernière mesure du 3ème divertissement.

Conclusion

Dans l’invention de Bach, la conclusion a une structure assez simple et logique qu’il est bon de reprendre : une série d’imitations contrapuntiques sur deux mesures. une reprise en imitation à la seconde inférieure des ces deux mesures aux deux mesures suivantes

Réexposition

La réexposition doit reprendre le sujet à la même hauteur ou à l’octave. Les deux imitations à la tierce permettent de retrouver la réponse à la mesure suivante

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    Jean-Luc KUCZYNSKI
    Jean-Luc KUCZYNSKI est compositeur et professeur de composition musicale depuis 1988 aux ACM et depuis 1999 à l’école d’écriture et de composition Polyphonies.
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