Forum des élèves de Polyphonies, école à distance d'écriture musicale et de composition.
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Bonjour,
J'inaugure donc cette rubrique que j'espère participative et fructueuse avec l'analyse harmonique de ce magnifique choral dont la mélodie fait partie de celles proposées au cours 51. http://www.youtube.com/watch?v=E-ohzLP7Zew
Je dois dire que je me suis fait qques crampes en essayant d'analyser cette succession de tonulation/modulation rapprochées... Il y a peut-être des erreurs...
Questions :
1- 5- / 4+ atypiques :
Est-ce le fait que dans chaque cas on a une ambiguïté entre le posé appartenant à la tonalité de sortie (mes. 3 et 12) - ou le degré (mes.9) - et le levé amenant la nouvelle tonalité qui dispense (par l'effet de surprise provoqué ?) du mvt contraire de résolution ?
Ds le cas de la mes.8, est-ce la résolution de la 7 qui dispense de la résolution de la 4+ ?
2- A la mes. 11, on a un cas un peu similaire avec une double 7 (??) sur III7c (?). La 1ère au soprano est résolue selon l'usage quand la seconde à la basse monte...
Votre avis ?
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Bonjour,
1°) j'aurais tendance à penser comme vous, la "souplesse" de résolution doit être due au changement de tonalité...
2°)...ce qui pour le coup pourrait peut-être expliquer la mesure 8...
3°)Il me semble que lorsque la 7ème est redoublée, il est parfois possible de n'en résoudre qu'une en bonne et due forme,
d'autant plus qu'ici, les deux 7ème se "résolvent" en quelques sortes entre elles, en contraire conjoint. Ce qui d'une certaine façon
rend plus "discret" la 7ème non résolue "académiquement"...De plus, celle qui n'est pas résolue est une croche, plus note de "passage", à l'inverse du mi au soprane qui est une noire.
...mais tout cela n'engage que moi...;-)
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...je me suis aussi aperçu que pour la mesure 8, la 7ème est doublée à l'alto, et ici elle est résolue. Deux résolutions entraîneraient forcément un parallélisme. On est dans un cas similaire à la mesure 11.
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Bonjour Did,
- Mes. 8 : effectivement, je n'avais pas vu le redoublement de la 5-...
- Mes 11 : ici mon doute venait du fait qu'en principe on ne redouble pas la 7 (mais bon, une fois de +, "en principe" ) . Du coup, je n'étais pas très sûr de l'analyse harmonique... Mais la conjonction note de passage + mvt contraire (idem mes. 8) que vous évoquez me parait aussi un bon "argument"... on peut peut-être aussi lui ajouter le fait que le soprano a plus de prégnance à l'oreille que la basse ?
Attendons de voir ce qu'en dit JLK s'il vient à passer par là...
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Pour résoudre la 5- de la mesure 3, il aurait fallu modifier la mélodie du choral, ce qui n'était pas possible. Pour arriver en sol mineur Bach a choisi cette solution.
Mesure 8, ré est redoublé mais la 5- est résolue. Pour répondre à Did, c'est un cas de figure possible en effet en composition.
Mesure 9, la 4+ aurait pu être résolue avec ré-do au ténor. Mais cela aurait nui à la mélodie de cette voix. N'oubliez pas qu'un des premiers objectifs de l'écriture d'un choral est de réussir quatre lignes mélodiques intéressantes. De plus, en résolvant cette 5- la tierce de l'accord était redoublée tandis que la quinte disparaissait.
Mesure 11, je pencherais plutôt pour un accord I avec une cadence parfaite plutôt que l'accord III7c, que vous trouvez vous même un peu bancal:). La note qui pose problème à l'analyse de cet accord I en ré mineur est mi. C''est à mon avis un retard qui dure toute la pulsation, préparé sur la même note et résolu en descendant. A noter que cette note est aussi une 9ème dans l'accord. La préparation et la résolution ici correspondent aux contraintes de la 9ème. C'est plutôt accessoire, et ce qu'il faut retenir ici, c'est que cette note qui appartient à la mélodie du choral est une dissonance qui dure toute la pulsation. C'est un très bel exemple de l'inventivité de Bach : sur ces deux mi qui se suivent dans la mélodie du choral, il choisit de placer une cadence parfaite en ré mineur.
PS très bonne idée d'avoir placé un lien pour un fichier audio qui nous rappelle combien cette musique est magnifique
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Je viens d'écouter le fichier audio, il me semble que l'on est en lab m et non en la m comme sur la partition.
Est-ce que la partition ne reste qu'une simple indication, et donc que l'on peut choisir sa tonalité d'interprétation ?
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@Did C'est probablement pour se rapprocher du diapason de l'époque.
Merci à Aspégic 1000 pour cette analyse. J'attendais la réponse de Jean-Luc pour poser une autre question concernant la 5- mélodique de la mesure 3 et La 4+ mélodique de la mesure 5 à la basse. Qu'en est-il ?
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poptools a écrit:
@Did C'est probablement pour se rapprocher du diapason de l'époque.
Merci Poptools. A l'époque, le "la" n'était pas à 440 ?
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peut-être 420 Hz soit presque 1/2 ton plus bas mais le diapason était très variable
http://www.musebaroque.fr/Articles/diapason.htm
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@Jean-Luc
Merci à vous pour ces explications simples et claires ...
Jean-Luc a écrit:
Mesure 11, je pencherais plutôt pour un accord I avec une cadence parfaite plutôt que l'accord III7c, que vous trouvez vous même un peu bancal:). La note qui pose problème à l'analyse de cet accord I en ré mineur est mi. C''est à mon avis un retard qui dure toute la pulsation, préparé sur la même note et résolu en descendant. A noter que cette note est aussi une 9ème dans l'accord. La préparation et la résolution ici correspondent aux contraintes de la 9ème.
Au stade où j'en suis (c51), on a pas encore vu l'emploi de la 9ème. Les contraintes de préparation et résolution sont identiques à celles de la 7ème apparemment ?
@Poptools
Vous pouvez préciser votre question concernant les intervalles mélodiques des mes. 3 et 5 ?
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@aspegic
Il me semblait, mais peut-être à tort, qu'on ne devait pas utiliser pour ce choral de quarte augmentée ou de quinte diminuée mélodique à la basse ou au soprane. Mais peut-être me suis-je encore infligé une contrainte inutile.
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Nous peut-être, quoique je ne me souvienne pas précisément de cette consigne. Mais si c'est le cas, on dirait bien que JSB n'écoute pas les conseils de Jean-Luc...
Je n'ai pas retrouvé le ou les post où cette question est évoquée, mais je me souviens y avoir lu que la "prohibition" de ces intervalles est avant tout d'ordre pédagogique au niveau des cours de mélodie et de shème. Après, en composition...
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Grâce au Labo, nous dépisterons les règles supplémentaires que vous vous imposez. Dans les cours de composition, il est possible de placer ces intervalles mélodiques difficiles comme la 4+, la 5-, la 7ème ou la sixte. Nous avons même commencé à envisager cette possibilités dans les derniers cours de schème lorsque l'on a abordé le schème de coda. Bien sûr, on peut employer ces intervalles en tenant compte de ce qu'ils apportent dans une mélodie, en expression ou en difficulté. Ainsi, dans une partie vocale, ces intervalles sont très difficiles à chanter. Vous pouvez les intégrer dans votre mélodie mais en toute connaissance de cause. Si vous placez une 4+ dans une voix de ténor par exemple, chantez à haute voix cette mélodie pour en évaluer sa difficulté.
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Merci Jean-Luc. Je trouvais justement cette quinte diminuée descendante de la mesure trois, difficile à chanter. Surtout pour arriver sur un accord de septième et un changement de tonalité. C'est quand même "hard" ! Mais c'est génial ! :-)
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Votre remarque concernant cette 5- est très juste Poptools. C'est là que l'on peut saisir le métier de Bach. Il en mesure la difficulté et contrôle en même temps son expression. Il le fallait d'ailleurs car la pièce à peine écrite, il fallait la travailler avec le chœur. Cela dit, la difficulté à chanter cette quinte est atténuée par le fait qu'elle aboutit sur l'enchaînement sensible-tonique, plus facile à mémoriser pour un chanteur.
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