Forum des élèves de Polyphonies, école à distance d'écriture musicale et de composition.
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Bonjour Jean-Luc,
Je relis mes fichiers du cours 51 et cela m'amène à revenir sur une de vos corrections de la partita V afin d'avoir de plus amples explications que ce que vous indiquez dans le pdf
J'avais "à chaud" remplacé comme vous le dites le ré à l'alto par un do pour transformer l'enchaînement IV - VI - V en IV - I - V dans ce passage, sans toutefois comprendre parfaitement le sens de votre remarque.
En effet, l'utilisation d'une harmonie très cadentielle semble aller de soi pour bien affirmer la tonalité de la pièce dans l'exposition d'un sujet/réponse par exemple. Mais ne peut-on pas dire aussi, en contrepartie, que l'utilisation d'autres degrés (avec parcimonie plus loin dans le déroulement d'une pièce ) participe à la diversité du discours musical et, de ce fait, contribue à son intérêt ?
Merci de vos éclaircissements.
Pascal
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Attention, ne confondez pas mode et tonalité: la tonalité n'est qu'une échelle sur laquelle sont établis les modes. Ce sont les modes qui nous intéressent avant tout, et principalement le mode majeur. L'harmonie cadentielle n'a pas pour but principal d'affirmer la tonalité ou plutôt le mode majeur mais de rendre la musique plus expressive. Toute l'histoire de la musique va dans ce sens, à tel point que Wagner basera son écriture sur les degrés V ou VII, jusqu'au moment où l'on voudra échapper à leur prédominance (Chopin, Debussy, Schöenberg). Les harmonies cadentielles, celles qui reposent sur V et VII aux quelles on peut ajouter la cadence rompue, mettent en valeur les mouvements mélodiques qu'elles structurent en raison de la tension et de la détente qu'elles génèrent.
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Merci Jean-Luc pour ces précisions
Notamment, je n'avais pas conscience que l'écriture de Wagner reposait aussi sur V et VII. Je pensais au contraire qu'il s'en écartait (encore plus) que Chopin, que vous citez aussi, et que son utilisation du chromatisme avait fortement contribué au tournant vers la musique atonale.
Tout cela doit être détaillé au niveau IV j'imagine ? Mais patience les journées n'ont que 24 heures et il me reste encore un siècle de l'Histoire de la musique à travailler avant d'en arriver à ce répertoire
Pascal
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Wagner est toujours resté dans la logique de l'harmonie cadentielle mais en la menant à ses limites. Chopin et plus tard Debussy, grand admirateur de ce dernier, on cherché d'autres voix ...
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Ah ça me fait penser à l'annotation "révision par Claude Debussy" qui figure sur mon recueil des Mazurkas de Chopin (éditions Durand)
Peut-être est ce en faisant ce travail que l'admiration de Debussy envers son aîné s'est révélée ?
Chopin utilise d'ailleurs différents modes dans ses Mazurkas (l'une d'entre elle est citée en exemple par Leonard Bernstein dans son "Young's people concert" sur les modes dont j'ai eu connaissance grâce à ce forum )
C'est peut-être l'une des ces autres voix dont vous parlez ?
Pascal
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C'est possible en effet. On peut voir aussi du côté des Préludes. Mais plus généralement, c'est leur démarche pour sortir du système cadentiel propre au majeur qui est comparable.
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