Forum des élèves de Polyphonies, école à distance d'écriture musicale et de composition.
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Bonjour,
L'audace de Mozart m'avait impressionné lorsque j'avais découvert ce passage où le Do dièse chromatique est frappé en même temps que le Do naturel de l'accord. Je ne peux pas dire que j'avais trouvé que ça passait lorsque je l'avais essayé au piano mais mon absence de technique y est pour beaucoup. Sur l'exemple sonore du cours, je dirais que ça passe dans la vitesse.
Maintenant que je m'y frotte, Jean-Luc me dit que ça sonne durement.
Alors j'aimerais comprendre pourquoi ça passe mieux chez Mozart que chez moi.
Et à défaut d'une bonne explication, puis-je remplacer le Sol dièse du 3e temps par un Si bémol ou bien cela casse-t-il tout l'effet de la ligne de basse?
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Bonjour Olivier,
Voici juste un avis personnel, les dissonances passent mieux lorsqu'elles sont éloignées ou séparées par des notes intermédiaires consonantes, Mozart a pris soin de placer son do bécare dissonant(*) au dessus d'un fa# et d'un la formant avec le do# de la basse un accord mineur parfait, par contre votre sol est directement au dessus du sol # de la basse, il n'y a pas de notes intermédiaires.
Cela étant, Mozart a été très critiqué de son temps à cause de ses audaces chromatiques.
Bonne suite ...
Note(*): Le do bécarre est doublement dissonant car il forme une 5- (résolue) avec le fa# et une 8- avec le do# par contre le do# n'est dissonant qu'avec le do bécarre, c'est pourquoi je considère que la dissonance est introduite par le do bécarre alors qu'en théorie, la dissonance est plutôt du coté du do# (broderie chromatique) il me semble que l'oreille réagit mieux à l'écoute du do# que du do bécarre. Mais cela reste un avis purement personnel, je le répète.
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Il y a peu de différences entre les deux cas mais elles sont là.
En alternant ré et do#, Mozart tournoie sur la tonique et la sensible ce qui assoit la perception de ré majeur. C'est l'arrivée du do bécarre est perçue comme une dissonance mais dans une triade consonante. Et comme le dit Didier, entre cette octave diminuée, se trouvent deux notes qui en atténuent l'effet. Dans le second cas, le tournoiement se fait sur la et sol#, sol# qui est une note chromatique. C'est elle qui est dissonante et c'est ce qui diffère de Mozart. Le fait qu'elle soient proches lors de l'octave diminuée accentue l'effet dissonant des deux notes.
Un sib pourrait convenir mais il faut alors le placer dans les trois imitations. Cette note serait plus intéressante car elle générerait une ambiguïté rém/ sol m.
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Je n'espérais pas une explication analytique aussi claire pour ce que je pensais n' être une question de perception.
Vos explications m'éclairent même sur les "voicings" surréalistes (pour moi) que me rapporte ma fille de son cours de piano jazz. La principale différence avec Mozart étant que son prof doit considérer absolument toutes les notes comme faisant partie de l'accord, même si elles n'ont pas la même altération tout en ayant le même nom. Effectivement, il y a toujours des notes entre les deux qui sonneraient parfaitement avec l'une comme avec l'autre, si on n'en jouait qu'une des deux.
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Nous abordons les "voicings" dans les sessions d'arrangement. On est dans une autre logique, post-debussyste qui fonctionne aussi mais différemment.
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