Forum des élèves de Polyphonies, école à distance d'écriture musicale et de composition.
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Bonjour,
J'aimerais qu'on m'explique la 4e double-croche du schème b. Elle apparaît plusieurs fois dans cette pièce suivie d'un mouvement disjoint et elle m'a posé à chaque fois des problèmes d'analyse dont je n'ai pas trouvé la solution dans le cours.
Ce La est clairement une note fonctionnelle qui ne fait pas partie de l'accord mais elle n'est pas suivie d'un mouvement conjoint.
Pour l'instant, comme exceptions au cours de mélodie, je me souviens avoir vu des retards dont la résolution étaient retardée et des doubles appogiatures.
Ici, j'ai l'impression d'avoir une note de passage qui ne va nulle part.
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Bonsoir,
Je viens de rechercher dans mes archives, ainsi que sur le forum, mais je ne trouve rien à ce sujet. Sans doute cela m'avait-il échappé.
Il me semble que l'on pourrait interpréter les temps 3 et 4 de la mesure 1 comme un déséquilibre B. De ce fait, le la est pivot, le premier sol étant une broderie au posé. On revient en équilibre A au début de la mesure 2.
Attendons la réponse de Jean-Luc à ce sujet.
Cordialement,
jlbellier.
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jlbellier a écrit:
Sans doute cela m'avait-il échappé. jlbellier.
Bonsoir Olivier et Jean-Luc,
Cette note la me fait penser à une anticipation indirecte ou échappée puisqu'elle fait partie de l'accord suivant.
Mais je peux me tromper, je ne suis que novice.
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Tout à fait Didier est une échappée puisque cette note est présente comme consonance à une autre voix sur le posé suivant.
Ce la figure aussi au levé dans la même voix. Pour Bach, cette résolution de la dissonance est suffisante. S'il n'y avait pas un la à la basse, on pourrait considérer que c'est une anticipation à résolution différée.
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Effectivement, sur la plupart des autres cas où cette double croche au levé est une dissonance, l'analyse en anticipation à résolution retardée fonctionne (souvent en modifiant mon analyse harmonique de V7c en VII7b pour que la 9e de dominante que j'avais analysée comme appogiature de la fondamentale de l'accord devienne une note de l'accord _donc "anticipable"_, ma dominante devenant une note de passage):
Il me reste juste un passage qui pose problème, si j'en reste à la règle qu'une note fonctionnelle ne se résout pas sur une autre note fonctionnelle (sauf pour les notes de passage):
Nous sommes sur une anticipation/appogiature de chromatisme?
Dernière modification par olicha (18-07-2014 13:51:16)
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Pour le premier exemple je vois qu'on peut penser le court passage La - Fa - La comme un dédoublement de voix, le premier La étant une anticipation du suivant, et le Fa une autre voix "virtuelle" qui donne une insistance sur la 7ème de l'accord de dominante, résolvant sur le Mi à la mesure suivante.
Un petit passage à 2 voix en une, mois je le vois comme ça en tout cas.
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Dans l'exemple 1, on peut penser à un dédoublement des voix, ce que Bach fait fréquemment mais ici c'est un peu court pour cela car il ne durerait qu'une seule note. Pour obtenir un mouvement musical, il en faut au moins deux.
L'exemple 2 illustre bien comment Bach pousse plus loin encore la logique qu'il met en place avec cette résolution différée du mi. Pour analyser ce passage, on met de côté le do au posé de l'accord V7. Le mouvement mélodique réel est donc ré-mib-mi-ré. Mib n'est pas une appogiature puisqu'elle est préparée. Nous sommes donc une présence d'une broderie suivie d'une note de passage - diatonique puisque nous sommes en sol mineur- , configuration (x+) que je déconseille régulièrement à nos étudiants en mélodie. On peut constater à quel point cette figure est complexe. Le résultat est parfait avec Bach mais dans un cours de mélodie ..... Le do au posé nous autorise à considérer le mib comme appogiature, ce qui donne cette succession : + a. L'analyse o-a est possible également mais je la place en dernière position car l'anticipation prépare en principe une consonance, mais pourquoi pas?
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Wah c'est super ce passage, quelle écriture parfaite, il arrive à faire entendre dans la même pulsation le triton tonal et le Vi minoré en faisant un jeu d'équilibriste et je suis sur que cette tonulation plutôt brutale passe comme du petit lait à l'oreille.
Je suis bientôt à ce cours en plus, mais d'abord la polonaise à finir, mais elle m'embête...
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Merci Jean-Luc pour cette analyse qui me rend le passage limpide (après vous avoir relu deux-trois fois quand même).
J'ai l'impression qu'avec ce genre d'astuce, on arrive à la limite entre néologisme (ce qu'écrit Bach) et barbarisme (ce que je peux écrire).
J'essaierai de me souvenir que tout ce qui sonne bien peut s'analyser mais que ce n'est pas parce que je peux appliquer une analyse vue ailleurs à un passage que je viens d'écrire qu'il sonne forcément bien.
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turbo chaussure a écrit:
Wah c'est super ce passage, quelle écriture parfaite, il arrive à faire entendre dans la même pulsation le triton tonal ...
Et justement, comment est-il résolu ce 4+ consonant? Je suppose que sa résolution est réalisée sur la mesure suivante ?
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Bonsoir,
Didier a écrit:
Et justement, comment est-il résolu ce 4+ consonant? Je suppose que sa résolution est réalisée sur la mesure suivante ?
Absolument, comme le montre la mesure suivante :
l'accord V7 fait partie d'une cadence parfaite en Sol mineur qui est à cheval avec la mesure suivante. Le premier accord cette mesure est d'ailleurs tout à la fois un accord I en sol mineur, et, comme indiqué, un accord V en Fa Majeur.
jlbellier.
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