Forum des élèves de Polyphonies, école à distance d'écriture musicale et de composition.
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Bonjour,
J'ai du mal à analyser l'harmonie du passage suivant de l'invention de Bach (fin de la mes. 12 et début de la mes.13 en la m)
Sur le 1er tps de la mes 13 j'ai opté pour V7b, sauf que la 7ème n'est pas résolue correctement . Mais avec II ou VIIa, on se retrouve avec 2 dissonances successives, la première étant une appogiature...
(au passage, est-ce qu'un changement d'octave est équivalent concernant la résolution d'une dissonance ? par ex, ici si nous avions un do au lieu d'un mi, pourrait-il constituer la résolution du ré situé une octave au dessus ?)
Sur le 2ème tps, j'ai opté pour IIa plutôt que IV en considérant que la quinte (non préparée avec IV) devait être encore une dissonance résolue sur le levé suivant (comme on l'a vu avec la 4+ / 4 du contre-sujet) mais quid du sol au posé suivant : également une dissonance résolue sur le levé suivant ?
Merci pour vos éclaircissements.
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Il faut commencer par prendre en compte le fait que tout ce passage est une imitation note pour note d'un divertissement issu de l'exposition.
Votre analyse est aussi celle que je choisirais: mes.13 V7b-V-IIa-V7c-Ia.
- La résolution à l'octave n'est pas un procédé que Bach emploie. La 7ème peut être transposée puis résolue dans sa tessiture.
- La seule explication pour moi de la résolution de la 7ème ici est que ré est résolu très indirectement. Cette note passe se retrouve dans l'accord II et termine son mouvement sur do en redevant au passage 7ème de V. A l'écoute, c'est aisément perceptible.
- le sol de la 4ème pulsation est une consonance puisque l'harmonie est V7. L'harmonie change au posé et donc sur la croche ici. Et ici ré, la 7ème est un retard.
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Merci jean-Luc pour ces explications
Jean-Luc a écrit:
Il faut commencer par prendre en compte le fait que tout ce passage est une imitation note pour note d'un divertissement issu de l'exposition.
Cela pourrait-il être l'unique justification à d'éventuelles "erreurs" d'harmonie ou de contrepoint ?
Si tel est le cas, cela me semble très théorique : l'analyse met à jour l'imitation, mais qu'en est-il de l'auditeur non musicien ? Quelle est la "distance" acceptable de ce point de vue entre le modèle et son imitation sur la partition (qui diffère un peu de nos exercices de shème ) ?
Jean-Luc a écrit:
- La seule explication pour moi de la résolution de la 7ème ici est que ré est résolu très indirectement. Cette note passe se retrouve dans l'accord II et termine son mouvement sur do en redevant au passage 7ème de V. A l'écoute, c'est aisément perceptible.
Chapeau, il fallait y penser ! Je vais essayer de percevoir cela à l'écoute également.
Cette "méthode" de résolution (comment l'appeler : technique de la patate chaude ?) pourrait_elle s'appliquer pour d'autres dissonances non résolues, par ex une appogiature ? Ou doit-on ne l'envisager que du point de vue précédent (l'imitation) ?
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J'ai oublié de signaler que l'on ne suit pas Bach à ce sujet
on ne peut pas tirer de règle générale pour tout cela. Le langage est en évolution. Dans la musique du XXème, la résolution n'est même plus obligatoire. Ici, nous sommes en plein "langage de Bach" sachant que lui-même repousse à l'extrême les limites de celui-ci.
Ici, nous sommes dans un cadre pédagogique. Nous suivons donc des règles assez précises qui permettent en se basant sur un langage logique, globalement celui de l'époque de Bach. Nous ne suivrons pas ce dernier d'un point de vue du contrepoint. Et pour répondre à votre première question, si l'original est correct d'un point de vue du contrepoint renversable, l'imitation le sera également.
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