Forum des élèves de Polyphonies, école à distance d'écriture musicale et de composition.
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Bonjour Jean-Luc,
je souhaiterais une petite précision concernant votre analyse du 4° commentaire et qui concerne les modes (comme ceux-ci m'attendent au prochain cours cela m'aidera).
Au premier paragraphe vous notez "on entre dans la logique des modes anciens dans laquelle la tonique est la dernière note de la phrase, dans ce commentaire c'est mib". La première mesure du 4° commentaire s'achève sur un sol mais la fin de phrase est sans doute le mib du 1° temps de la mesure suivante (schème d).
Dans la dernière phrase de l'analyse de ce commentaire vous notez "cet enchaînement particulier amène une cadence en mode de mib neutre et la tonalité est réb" (effectivement en ton de ré le mode de mi est neutre). Mais la fin de phrase (4° mesure de 4° commentaire) me semble plutôt être un mib et d'après votre texte précédent la tonalité devrait donc être plutôt mib et non réb.
Je ne vois pas où je me trompe dans ce raisonnement (peut-être j'identifie mal le fin de phrase mais je ne vois pas de ré) et puis je ne sais pas vraiment ce qu'est une cadence en mib neutre dans une gamme pentatonique
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La tonalité est donnée par le nombre de bémols à la clé: ici, il y en a 5. nous sommes donc en tonalité de réb (à ne pas confondre avec réb majeur). C'est toujours ainsi dans toute musique tonale.
Pour connaître le mode, il faut considérer la fin de la phrase et ici c'est la fin du commentaire. Il apparaît que c'est mib qui est la tonique. Comme nous en tonalité de réb, le mode est donc le neutre.
le fait que la gamme soit pentatonique joue sur le nombre de note du mode mais pas sa structure puisqu'il y a une tonique, mib. la cadence finale est une cadence V-I (sib réb fa lab>mib sol sib)
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Merci beaucoup
la gamme pentatonique reste de la musique tonale. J'ai été troublé par la gamme par tons qui si j'ai bien compris n'ai plus tonale.
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Dans un système tonal, il faut une hiérarchie entre les différents degrés. Dans la gamme par tons où les intervalles entre les degrés sont toujours les mêmes (secondes toujours majeures, tierces toujours majeures, quartes toujours augmentées, etc...), on ne peut établir de hiérarchie. Tout comme vous, je dirais que la gamme par tons n'est pas tonale.
Il existe aussi une variante de la gamme par tons avec sensible : do - ré - mi - fa# - sol# - si (naturel). Cette gamme n'est pas symétrique, on peut créer un système tonal avec cette gamme.
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Bonjour Jean-luc
En me remettant à l'écriture je constate que je n'ai pas tout compris de cette gamme pentatonique. Nous sommes en ton de réb (armature) mode de mib celui-ci étant défini par la dernière note de la phrase (ici la dernière note du commentaire). On a donc la gamme suivante : mib solb lab sib réb (ou par enharmonie ré# fa# sol# la# do#) soient les intervalles 1,5 1 1 1,5 (est-ce que ces intervalles sont toujours ceux de la gamme pentatonique lorsque je change de mode par exemple ?).
Cette gamme ne possède pas de fa ni de do. Or pour déterminer le degré et ainsi les cadences, la dominante, etc.. vous faites comme si nous avions une gamme à 7 notes. Est-ce toujours ainsi que l'on procède? que fait-on avec 10 tons, 12 tons?
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Cg2000 a écrit:
Il existe aussi une variante de la gamme par tons avec sensible
La gamme par "tons" avec une sensible n'est plus une gamme par tons puisque la distance entre chaque note plus n'est plus égale à un ton. Il n'est donc pas très juste de l'appeler ainsi.
Dans la gamme par tons réelle, il ne peut pas en effet y avoir de hiérarchie. Si l'on décide une, ce qui est toujours possible, elle sera difficile à percevoir.
jjac a écrit:
vous faites comme si nous avions une gamme à 7 notes
Ce n'est pas vraiment moi mais plutôt Debussy qui procède ainsi.
Cette analyse vaut pour cette pièce de Debussy et elle ne vaudra peut être plus pour un autre compositeur. Au Xxème siègle en effet, les modes sont ce qu'en font les compositeurs et il n'y a pas de réelle tradition comme pour les quatre siècles de musique basés sur le mode majeur.
jjac a écrit:
Cette gamme ne possède pas de fa ni de do.
il manque les degrés II et VI en effet ce qui n'empêche pas d'élaborer des cadences V I avec les notes qui restent. C'est ce que fait Debussy ici
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Jean-Luc a écrit:
Il manque les degrés II et VI en effet.
J'aime beaucoup la musique modale ; j'ignorais que Debussy en avait écrit lui aussi. Il me paraît logique que le degré VI soit évité car il contient une quinte diminuée trop tonale, mais pourquoi éviter l'accord II qui contient pourtant la note caractéristique du mode neutre ?
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L'emploi que fait Debussy des modes est très personnel. dans cette pièce, un commentaire commence sur le mode pentatonique de mib mais à la fin du commentaire ce mode devient mib neutre bien que ne comportant que 5 sons.
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Bonjour à tous
Je profite de ce fil pour poser une question concernant cette gamme pentatonique. A quoi sert-elle exactement car j'ai toujours entendu qu'elle était surtout utilisée pour l'improvisation. Mais quel est son intérêt pour la composition en elle-même ?
Merci d'avance
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Aaaah la pentatonique... Essayez de la jouer vous verrez .
L'intérêt je pense est de ne pas avoir de sensible (et jamais de 1/2ton entre 2 notes) et donc de donner un coté vaporeux, planant à la musique.
C'est une gamme très ancienne, utilisée dans la musique chinoise, africaine, elle est formée en fait par la fondamentale et les 4 quintes successives qui lui confère une stabilité modale.
Sinon c'est la gamme de base du blues avec l'ajout de la 4#, et effectivement quantité de guitaristes ne connaissent que cette gamme pour improviser (et sûrement les autres instrumentistes aussi).
Elle fait un peu "tribale" aussi, c'est une gamme "racine".
Voilà ce que je peux dire.
Dernière modification par turbo chaussure (25-06-2013 09:06:32)
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Le mode pentatonique (c'est le mode qui nous intéresse en écriture) n'est pas un mode occidental. Il nous est parvenu par les musiques d'Afrique et d'Asie. Fin XIXème et début XXème, des compositeurs comme Debussy cherchaient à s'affranchir du mode majeur et de l'harmonie cadentielle propre à ce mode. Les modes anciens, le mode pentatonique ou le mode par tons étaient des moyens permettaient d'ouvrir d'autres horizons et d'aborder le langage musical différemment.
Sur la Galerie, écoutez les pièces d'élèves composées à partir du cours 65 ou les cours suivants. Passé ce cours, beaucoup d'élèves aiment recourir à ces différends modes.
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Ok d'accord !! Merci à vous Jean-Luc et Turbo Chaussure pour ces informations.
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Je n'avais pas vu la réponse de Turbo Chaussure qui a été faite en même temps et je m'aperçois que j'ai oublié un mot dans cette phrase:
"c'est le mode qui nous intéresse en écriture... et non la gamme". Précision importante car la gamme est seulement une échelle sans hiérarchie entre les notes.
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D'accord Jean-Luc et merci pour cette précision
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